Carcinose péritonéale
Traitement prophylactique des métastases péritonéales colorectales
Prophylactic Treatment of Colorectal Peritoneal Metastases
1
Service de chirurgie générale et digestive, hôpitaux universitaires de Strasbourg, hôpital de Hautepierre, 2, avenue Molière, F-67200 Strasbourg, France
2
Unité Inserm 1113, Interface de recherche fondamentale et appliquée en cancérologie/université de Strasbourg, 3, avenue Molière, F-67200 Strasbourg, France
3
Service de chirurgie viscérale, cancérologique et endocrinienne, hôpital Saint-Louis, Assistance publique, université Paris-Diderot, 1, avenue Claude-Vellefaux, F-75010 Paris, France
* e-mail : diane.goere@aphp.fr
Malgré l’efficacité des chimiothérapies systémiques actuelles associées aux thérapies ciblées et les différents traitements locorégionaux ayant permis d’augmenter la médiane de survie des patients atteints demétastases péritonéales d’origine colorectale (MPCCR) jusqu’à 41 mois, les MPCCR restent une maladie de mauvais pronostic, dont l’étendue (score PCI) et la possibilité d’une cytoréduction complète sont les facteurs pronostiques majeurs de survie. L’idée d’un traitement prophylactique est donc de prévenir la survenue de MPCCR ou de les traiter à un stade le plus précoce possible, idéalement encore infraclinique. Ce type de traitement peut s’envisager chez les patients à risque élevé de MPCCR. Malgré les bons résultats de survie sans récidive péritonéale observés lors d’études comparatives publiées dans les 20 dernières années, les deux essais randomisés récents évaluant la place d’une chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale à l’oxaliplatine adjuvante après résection d’un cancer colorectal à risque élevé de récidive péritonéale n’ont pas montré de bénéfice en termes de survie sans récidive, notamment péritonéale, en comparaison aux traitements standards. La place des traitements prophylactiques reste encore à l’étude, et d’autres essais randomisés sont nécessaires pour déterminer à quels patients ce type de traitement pourrait être bénéfique.
Abstract
Despite the effectiveness of current systemic chemotherapies associated with targeted therapies and the various locoregional treatments that have made it possible to increase the median survival of patients with peritoneal carcinomatosis of colorectal origin (PC-CRC) up to 41 months, PC-CRC remains a disease of poor prognosis, of which the extent (PCI score) and the possibility of complete cytoreductive surgery are the major prognostic factors for survival. The idea of a prophylactic treatment is therefore to prevent the occurrence of PC-CRC or to treat it as early as possible, ideally still subclinical. This type of treatment may be considered in the group of patients at high risk of PC-CRC. In this group of patients, and despite the good peritoneal disease-free survival results observed in comparative studies published in the last 20 years, the two recent randomized trials evaluating the place of adjuvant oxaliplatin-based HIPEC (hyperthermic intraperitoneal chemotherapy) have not shown any benefit in terms of recurrence-free survival, in comparison to standard treatments. The place of prophylactic treatments is still in question and more randomized trials are needed to determine to which patients this type of treatment might be of benefit.
Mots clés : Carcinose péritonéale / CHIP / Prophylaxie / Second regard / Haut risque
Key words: Peritoneal carcinomatosis / HIPEC / Prophylaxis / Second-look surgery / Colorectal peritoneal metastases
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