Séquelles De La Chirurgie Colorectale
Échec après rectopexie au promontoire selon D’Hoore
Failure Following Laparoscopic Ventral Mesh Rectopexy
Clinique de chirurgie digestive et endocrinienne, CHU de Nantes, Hôtel-Dieu, 1, place Alexis-Ricordeau, F-44000 Nantes, France
* e-mail : Guillaume.meurette@chu-nantes.fr
En 2018, l’intervention de référence pour le traitement des troubles de la statique rectale en Europe de l’Ouest est la rectopexie ventrale au promontoire par voie laparoscopique (RVL) selon D’Hoore (laparoscopic ventral mesh rectopexy). Cette approche opératoire limitée de la dissection rectale à sa seule face antérieure diminue les risques de dommages nerveux que l’on rencontre dans les approches plus extensives décrites historiquement. Ainsi, sans augmenter le risque de récidive de façon importante, la correction anatomique permet aussi une amélioration fonctionnelle de la vidange du rectum (dyschésie et incontinence) pour une majorité des patients. Pour autant, le risque de récidive n’est pas nul ; et les études ont rapporté des taux variant de 2 à 20 % dans la littérature publiée. Par ailleurs, en termes de bénéfice fonctionnel à long terme, les résultats peuvent aussi être inconstants, et malheureusement, nous disposons de peu de facteurs préopératoires prédictifs de récidive. En pratique, face à un échec après rectopexie laparoscopique, il faut d’abord essayer de trouver une explication à cette récidive (liée au patient ou liée au geste technique). En deuxième lieu, il faut bien interpréter les plaintes du patient. Le terme de récidive est parfois difficile à définir dans un contexte de pathologie fonctionnelle. Enfin, il faut offrir au patient une proposition de traitement et en cas d’option chirurgicale bien peser le bénéfice et les risques entre une reprise par voie abdominale et une approche périnéale. Le résultat des réinterventions dans ce contexte montre qu’il est possible de rendre un confort aux patients sans augmenter la morbidité de façon significative et en restant mini-invasif. Des études à long terme avec des cohortes de patients plus importantes permettraient de dégager un algorithme de prise en charge qu’aujourd’hui il est impossible d’établir tant les situations sont variées.
Abstract
Laparoscopic ventral mesh rectopexy (LVMR) is the standard option for the first-line treatment of rectal prolapse but also rectocele. A limited rectal dissection decreases the morbidity rate and nerve injury that often occurred in an extensive dissection. Thus, functional results have been improved without increasing recurrence rate. Despite a high success rate, some patients will experience recurrence. Studies report a wide range of recurrence between 2 and 20%. In terms of functional results, improvement can vary for each patient and no predictive factors for recurrence have been. Routinely, when facing a failure of LVMR the surgeon should first try to find an explanation for failure (technical or patient related factor); Secondly, to assess the patient’s complaints and the history of the recurrence. Finally, treatment option should be offered to the patient and obvious information must be delivered for informed consent. The results of redo surgery seem to be fair with no significant increase of morbidity rate. Larger cohorts and randomized studies are mandatory to improve the level of evidence for redo surgery in pelvic floor disorders.
Mots clés : Rectopexie / Récidive / Réintervention
Key words: Ventral mesh rectopexy / Recurrence / Redo surgery
© Lavoisier SAS 2019