Sobhani I, Vuagnat A, Walker F, et al (2001) Prevalence of high-grade dysplasia and cancer in the anal canal in human papillomavirus-infected individuals. Gastroenterology 120:857–66
CHU de Rennes, hôpital Pontchaillou, 2, rue Henri-Le-Guilloux, F-35000 Rennes, France
* e-mail : laurent.siproudhis@chu-rennes.fr
Historique et objectifs : L’incidence du cancer anal est plus élevée chez les patients atteints de condylomes du canal anal et/ou d’une infection sexuellement transmise que dans la population générale. Nous avons déterminé la prévalence de la dysplasie anale et du cancer chez les patients atteints de condylomes du canal anal en mettant en perspective l’impact de l’infection par le virus d’immunodéficience acquise (VIH), le statut immunitaire et les types de papillomavirus humains (HPV).
Méthodes : Chez 174 patients consécutifs (114 séropositifs, 60 séronégatifs) atteints de condylomes du canal anal, les lésions ont été traitées, et les patients ont ensuite été suivis de manière prospective. Les cellules de Langerhans (LC) de la muqueuse anale normale ont été quantifiées et les virus (virus d’Epstein-Barr, cytomégalovirus, Herpes virus de type 1 et divers types du HPV) ont été caractérisés lors de l’inclusion. Au cours du suivi (médiane de 26 mois), les condylomes récidivants ont été réséqués et examinés histologiquement. La charge de VIH et la numération des lymphocytes T CD4 dans le sérum ont été analysées à chaque visite.
Résultats : Plusieurs facteurs différaient significativement entre les patients séropositifs et séronégatifs : les LC/mm de tissu anal (15 vs 30), les HPV oncogènes (27 vs 13 %), les autres infections anales (44 vs 0 %) et le genre (93 vs 73 % chez les hommes). Au cours du suivi, les condylomes ont rechuté chez 75 % des patients séropositifs, avec 19 dysplasies de haut grade (high-grade dysplasias [HGD]) et un carcinome invasif, mais seulement chez 6 % des patients séronégatifs, avec 1 HGD. Les rapports sexuels entre hommes, la séropositivité pour le VIH et une concentration des LC inférieure à 15 LC/mm étaient des facteurs de risque indépendants de rechute de condylomes. La séropositivité au VIH, l’HGD avant l’inclusion et la rechute d’un condylome étaient des facteurs de risque indépendants de l’HGD et du cancer. La charge virale du VIH était associée à une rechute, alors que la numération des lymphocytes T CD4 ne l’était pas.
Conclusion : La prévalence de l’HGD et du carcinome est plus élevée chez les patients séropositifs que chez les patients séronégatifs, probablement en raison de l’activité HPV. Les patients séropositifs ayant une charge virale élevée de VIH et/ou des antécédents de dysplasie anale devraient être examinés par anuscopie, et les condylomes devraient être analysés histologiquement.
Abstract
Background and aims: The incidence of anal cancer is higher in patients with anal canal condyloma, a sexually transmitted disease, than in the general population. We determined the prevalence of anal dysplasia and cancer in patients with anal canal condyloma with respect to human immunodeficiency virus (HIV) status, immunity status, and human papillomavirus types.
Methods: In 174 consecutive patients (114 HIV positive, 60 HIV negative) with anal canal condyloma, lesions were cured, and the patients were then followed up prospectively. Langerhans cells (LCs) in normal anal mucosa were quantified, and viruses (Epstein–Barr virus, cytomegalovirus, human simplex virus 1, and various human papillomavirus [HPV] types) were characterized on inclusion. During follow-up (median 26 months), relapsed condylomas were resected and examined histologically. HIV load and CD4 T-lymphocyte counts in serum were determined at each visit.
Results: Several factors differed significantly between HIVpositive and HIV-negative patients: LCs/mm anal tissue (15% vs 30%), oncogenic HPV (27% vs 13%), other current anal infections (44% vs 0%), and sex ratio (93% vs 73% male). During follow-up, condylomas relapsed in 75% of the HIV-positive patients, with 19 high-grade dysplasias (HGDs) and 1 invasive carcinoma, but in only 6% of HIVnegative patients, with 1 HGD. Male sex, HIV positivity, and < 15 LCs/mm tissue were independent risk factors for condyloma relapse. HIV positivity, HGD before inclusion, and condyloma relapse were independent risk factors for HGD and cancer. Serum HIV load was associated with relapse, whereas CD4 T-lymphocyte counts were not.
Conclusions: The prevalence of HGD and carcinoma is higher in HIV-positive than in HIV-negative patients, probably because of HPVactivity. HIV-positive patients with high serum HIV load and/or a history of anal dysplasia should be examined by anoscopy, and condylomas should be analyzed histologically.
Mots clés : Sida / Indice de masse corporelle / Cytomégalovirus / Virus Epstein-Barr / Dysplasie de haut grade / Virus de l’immunodéficience humaine / Virus du papillome humain / Virus de l’herpès simplex / Hybridation in situ / Cellule de Langerhans / Dysplasie de bas grade / Amplification en chaîne par polymérase
Key words: AIDS (acquired immunodeficiency syndrome) / BMI (body mass index) / CMV (cytomegalovirus) / EBV (Epstein-Barr virus) / HGD (high-grade dysplasia) / HIV (human immunodeficiency virus) / HPV (human papillomavirus) / HSV (herpes simplex virus) / ISH (in-situ hybridization) / LC (Langerhans cell) / LGD (low-grade dysplasia) / PCR (polymerase chain reaction)
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