Maladie de crohn
Actualités thérapeutiques dans les MICI
New Therapeutics in Inflammatory Bowel Diseases
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Service d'hépatogastroentérologie, CHU Nord à Marseille, chemin des Bourrely, F-13015 Marseille, France
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Service d'hépatogastroentérologie, CHU de Nancy, 1, allée de Morvan, F-54511 Vandœuvre-lès-Nancy, France
* e-mail : melanie.serrero@ap-hm.fr
Les anti-TNF sont utilisés depuis près de 20 ans dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) et en ont révolutionné la prise en charge. Les différentes molécules anti-TNF approuvées dans les MICI (en France : l'infliximab, l'adalimumab et le golimumab) ont représenté les seules nouveautés de l'arsenal thérapeutique jusqu'en 2014 où une nouvelle biothérapie agissant sur une voie très différente de celle du blocage du TNF a obtenu l'autorisation de mise sur le marché pour la maladie de Crohn et la RCH en échec de deux lignes d'anti-TNF. En effet, le védolizumab anticorps monoclonal anti-intégrine alpha-4-bêta-7 empêche spécifiquement les lymphocytes de gagner le système digestif. Malheureusement, depuis janvier 2017, ce traitement n'est plus remboursé en France dans la maladie de Crohn. Il faut également noter que d'autres anti-intégrines sont en développement. Par ailleurs, depuis fin 2016, une nouvelle classe de biothérapie, l'ustekinumab, déjà utilisée dans le psoriasis et le rhumatisme psoriasique fait l'objet d'une recommandation temporaire d'utilisation dans la maladie de Crohn en échec des anti-TNF. Il s'agit d'un anticorps monoclonal visant à inhiber la sous-unité p40 commune aux interleukines (IL) 12 et 23 impliquées dans la réponse immunitaire. Il semble aussi que le blocage sélectif de l'IL23 (risankizumab) soit efficace dans la maladie de Crohn. Il y a également de petites molécules (orales) en cours de développement avec des résultats très prometteurs. Les trois principales familles probablement prochainement disponibles sont représentées par les inhibiteurs de Janus kinase (les anti-JAK de type tofacitinib et filgotinib), les modulateurs des récepteurs des sphingosines-1-phosphates (S1P) [ozanimod] ainsi que le mongersen, un anti-SMAD7 augmentant la production de TGF-bêta. Il faut aussi souligner la très récente disponibilité du budésonide MMX dans la RCH légère à modérée. Enfin, des données s'accumulent sur l'efficacité et la sécurité d'emploi de la thérapie cellulaire pour le traitement des fistules anopérinéales associées à la maladie de Crohn, réfractaires au traitement conventionnel.
Abstract
TNF blockers have been used for almost 20 years in inflammatory bowel diseases (IBDs) and have transformed their management. All approved molecules in IBDs (for France: infliximab, adalimumab and golimumab) were the only innovative therapeutics until 2014, when a novel biologic acting through a different pathway obtained marketing authorization for Crohn's disease and ulcerative colitis after two failure of TNF blockers. Indeed, vedolizumab, a monoclonal antibody targeting Alpha 4 Beta 7 integrin, selectively blocks lymphocytes so that they do not reach gastrointestinal tract. Unfortunately, it is not reimbursed anymore in France since the beginning of 2017 in Crohn's disease. Other integrin blockers are under development. Also, since 2016, a novel class of biologic, ustekinumab, already used in psoriasis and psoriatic arthritis, has been approved with restriction in Crohn's disease after TNF blocker failure. It is a monoclonal antibody inhibiting a p40 subunit shared by interleukins 12 and 23, which are involved in immune response. It also seems that selective blockade of interleukin 23 (risankizumab) is efficacious in Crohn's disease. Also, small molecules are under development with promising results. The three main classes likely to become available are JAK kinase inhibitors (tofacitinib and filgotinib), molecules acting on S1P receptors (ozanimod) and mongersen, an anti-SMAD7 that increases TGF beta production. Recent availability of MMX budesonide must me underlined for patients with mild to moderate ulcerative colitis. Last, data are accumulating regarding effectiveness and safety of cellular therapy in anoperineal fistula associated with Crohn's disease.
Mots clés : MICI / Nouvelles biothérapies / Petites molécules orales / Budesonide-MMX / Thérapie cellulaire
Key words: IBD / New biologics / Small molecules / Budesonide-MMX / Stem cell therapy
© Lavoisier SAS 2017